Après une accélération sensible de l’activité au premier semestre, notamment dans le segment du béton prêt à l’emploi, la période estivale a marqué une pause. La dynamique du redressement de la production est toujours à l’œuvre mais à un rythme plus modéré sur les trois mois de juin-juillet-août. Pour autant, sur les huit premiers mois de l’année, les volumes de granulats s’inscrivent en progression de + 3,7 % sur un an (données cvs-cjo) tandis que les livraisons de BPE se raffermissent de + 6,5 %. L’état des carnets de commandes, tant dans le secteur du bâtiment que dans celui des travaux publics, laisse peu d’inquiétudes sur les perspectives d’activité des six prochains mois. La hausse vigoureuse des permis de construire (résidentiel et non résidentiel) et des marchés conclus dans les ouvrages TP (dopés par les chantiers du Grand Paris) devrait continuer d’alimenter la demande en matériaux dans les trimestres à venir.
Perspectives 2017
BPE : +4,5 %
Granulats : +2 %
Une dynamique plus solide dans le BPE que dans les granulats
Le mouvement de redémarrage de l’activité des matériaux semble désormais bien enclenché, même si le rythme s’est un peu atténué au cours de l’été et même si tous les matériaux ne bénéficient pas d’une dynamique aussi soutenue. Ainsi, sur les trois mois d’été (juin-juillet-août), la production de granulats s’est stabilisée au regard des trois mois précédents (- 0,1 %) mais elle demeure en progression de + 3 % par rapport à la même période de 2016 (données cvs-cjo). De janvier à août, l’activité granulats s’est ainsi raffermie de + 3,7 % sur un an. Du côté du BPE, la production a également stagné par rapport au trimestre mars-avril-mai (+ 0,1 %) mais elle a aussi continué d’augmenter sur un an, de
+ 6,5 %, soit un rythme deux fois plus rapide que celui des granulats. En cumul sur les huit premiers mois de l’année, les livraisons de BPE affichent une hausse de + 6,5 %. Ce décalage semble faire écho à une conjoncture bien plus porteuse dans le secteur du bâtiment que dans celui des travaux publics au cours du premier semestre 2017. Mais les perspectives d’activité dans le segment des ouvrages routiers et publics sont mieux orientées pour le second semestre.
Notre indicateur matériaux traduit également une bonne tenue de l’activité au premier semestre 2017, le deuxième trimestre s’installant sur une dynamique plus vigoureuse que le premier (+ 7,6 % sur un an contre + 3% respectivement). Toutefois, une modération de l’élan d’activité semble aussi se constater pendant la période estivale. Ainsi, en données provisoires et sur les huit premiers mois de l’année, notre indicateur affiche une progression de près de + 5 % sur un an (données cjo).
Le bâtiment demeure solide
Selon la dernière enquête mensuelle de conjoncture menée dans l’industrie du bâtiment par l’INSEE, l’indicateur du climat des affaires a cessé de s’améliorer au cours de l’été et s’est stabilisé en août-septembre. Il se maintient toutefois à haut niveau, bien au-dessus de sa moyenne de long terme. Les perspectives d’activité demeurent bien orientées dans le segment du logement et des locaux d’entreprise tandis qu’elles continuent de se redresser sensiblement dans le secteur de l’entretien-rénovation. Du côté des promoteurs, l’enquête trimestrielle de juillet réalisée par l’INSEE indique également une poursuite de l’amélioration de la demande. Le solde d’opinion correspondant a ainsi rejoint son plus haut niveau depuis dix ans. Leurs perspectives de mises en chantier s’améliorent, de façon bien plus nette encore pour les logements destinés à la location que pour ceux destinés à la vente. L’incertitude autour du contenu du Plan Logement du gouvernement, notamment en ce qui concerne la reconduction du dispositif Pinel, a sans doute influencé l’opinion des promoteurs sur la demande locative. Les ventes de logements neufs, quant à elles, demeurent à un niveau très élevé au deuxième trimestre. Certes, elles se replient de - 9,4 % par rapport au deuxième trimestre de 2016 qui était particulièrement haut mais, en cumul sur les douze derniers mois, les réservations progressent encore de + 13 %. Néanmoins, les professionnels de la promotion y perçoivent une certaine inflexion de la dynamique ; le flou autour de la reconduction des mécanismes de soutien (PTZ, Pinel) et le projet d’impôt sur la fortune immobilière (IFI) pourraient peser sur la confiance des acquéreurs. Reste à savoir si les récentes annonces autour du maintien et du recentrage de ces mesures suffiront à lever ce début d’attentisme. Pour l’heure, les investisseurs représentent encore plus de la moitié du marché des ventes de logements ordinaires (53 % du total au premier semestre 2017, soit une progression de 6,6 % de ce marché sur un an). Quant aux statistiques de la construction, les derniers mois de juin –juillet-août confirmaient la bonne tenue des mises en chantier de logements et de locaux (+14,3 % et + 10,1 % respectivement sur un an) ainsi que celle des permis de construire (+15,9 % et + 14,1 %).
TP : l’amélioration est attendue
L’activité des travaux publics est restée atone au premier semestre 2017. Sur les sept premiers mois de l’année, les travaux réalisés (en euros courants) ont stagné sur un an. Dans le même temps, les prises de commandes ont continué de s’étoffer. Sur la même période, les marchés conclus ont en effet progressé de près de 12 % sur un an et l’opinion des professionnels sur leurs carnets a dépassé sa moyenne de long terme, renouant avec des niveaux inconnus depuis 2008. La hausse des prises de commandes concerne aussi bien la clientèle privée que publique, ce qui tend à confirmer le mouvement de redressement de l’investissement des collectivités locales. En effet, dans sa dernière note de conjoncture de septembre, la Banque Postale souligne que la reconstitution des marges de manœuvre financières des collectivités locales s’accompagne d’une légère reprise de leurs investissements. Après trois ans de repli, les dépenses repartiraient en hausse de + 3,7 % (à 49 milliards d’euros), soutenues par le bloc communal et les régions. Par ailleurs, s’il est encore difficile d’estimer l’impact réel sur l’activité des travaux publics du grand Plan d’investissement présenté par Édouard Philippe, l’accélération des chantiers du Grand Paris et l’attribution des Jeux Olympiques devraient, quant à elles, nourrir l’activité de certains territoires sur les prochains mois.
Perspectives 2017 :
Si la reprise semble bien engagée dans les matériaux, notamment dans les BPE, la dynamique du premier semestre a été moins solide qu'attendue dans le segment des granulats, en liaison avec une activité plutôt atone dans les travaux publics.
Aussi, la croissances attendue de la production de granulats a été revue à +2%, le rythmes de progression du second semestre ne permettant pas de "combler" ce retard. Quant au BPE, les perspectives sont maintenues à 4.5% en volume pour l'année 2017 (données brutes.)